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Deter le sans-nom

5 participants

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Deter le sans-nom Empty Deter le sans-nom

Message  Deter Jeu 8 Jan - 0:21

Lors de mes 17 années de jeu de rôle en grande majorité warhammerienne, j'ai eu, dans ma carrière de joueur, deux personnages qui m'ont ... marqué (les joueurs comprendront ce sentiment).

Il y a eu le Baron Karl-Werner Aschendörf, Grand Sorcier du Jade et Conseiller auprès de son Altesse l'Empereur Heinrich 1er. De jeune freluquet balayant le bureau de son maitre, il est devenu en une dizaine d'année en jeu un imminent sorcier hautain, détesté mais craint par les autres membres de son groupe. (Techniquement, début de sorcier niveau 4, avec une spécialisation Magie de Jade).

Et il y a eu Deter, le sans-nom...


**********************

Deter, à l'aube de ses 16 ans, regardait l'hiver apportait son lot de froid et de neige sur les collines de Hügelheim, minuscule bourgade à quelques lieues de Kemperbad.
Deter était un simple paysan, solidement bâti, robuste. La vie et les souffrances avaient déjà fait de lui un homme.
Klara, la mère de Deter, était morte en couche il y avait 10 ans, jour pour jour. L'hiver avait été tellement rude et précoce, la neige si haute, que ni le médecin ni l'apothicaire du village n'avaient pu arriver à temps. Le bébé avait survécu. Fervent croyant d'Ulric, dieu des loups et de l'hiver, Karl le père avait appelé l'enfant Ulrich.
Klara était toute la vie de Karl le paysan. Et Ulrich entretenait cette soufrance car il avait les yeux de sa mère. Karl noya son chagrin dans l'alcool, et n'en sorti jamais. La journée dehors, le soir il s'endormait sur la table, ivre mort. L'alcool embrume le cerveau, le détruit. Karl tenait Ulrich pour responsable de la mort de sa femme. Comment pouvait-on faire supporter un fardeau aussi lourd sur les épaules frêles d'un enfant ?
Deter aimait profondément son frère justement parce qu'il était le dernier lien avec sa mère. Bien qu'il ait survécu à cette épreuve de la vie, Ulrich était l'opposé de son grand frère, chétif et souvent malade. Il avait souffert l'absence de l'amour et du lait maternels, et son père le rejetait, sauf quand ivre mort il voulait lui faire payer son "crime". Mais Deter était toujours là pour se mettre en barrage et prendre les volées de coups à sa place.

Deter détestait cet endroit. Il détestait son père. Mais il y avait Ulrich.
La seule chose qu'il aimait dans sa vie de paysan, c'était les fêtes agricoles à la "capitale", c'est comme cela que les gens du coin nommaient Kemperbad, la Cité Souveraine. Là, il regardait avec des yeux d'enfants les jongleurs bariolés, écoutaient les conteurs qui narraient des exploits de fiers chevaliers aux confins de l'Empire, enviaient ses chevaliers qui combattaient pour le prestige et l'amusement du peuple.

Assis en haut de la colline qui surplombait leur chaumière, Deter regardait l'hiver faire son œuvre et attendait impatiemment le médecin. Ulrich toussait depuis plusieurs jours et son état ne faisait qu'empirer. Il serrait machinalement dans ses mains le rosaire de sa mère qui représentait un petit marteau. Il n'était pas croyant, c'est juste que cela avait appartenu à sa mère.

L'histoire est ainsi faite qu'elle se répète inlassablement. Le médecin ne vint pas ce jour-là. Et son père, soûl sur la table, n'entendit même pas les hurlements de rage, de colère et de tristesse qu'il poussa quand son jeune frère s'en alla rejoindre leur mère.

Il ne savait plus où il était. Plus rien ne le retenait ici. Quand il reprit conscience de ses actes, il avait froid et ses mains étaient en sang. Il tenait une pelle à la main, et sous le vent glacé, aux pieds de la colline, on voyait une parcelle de terres déneigées qui venait d'être remaniée.

Il rentra. Le feu dans la cheminée s'était éteint et seuls les ronflements d'ivrogne donnait encore un soupçon de vie à cette chaumière.
Il rassembla le peu de choses qu'il possédait, fit deux trois provisions. Aux premières lueurs de l'aube, après un dernier regard sur son père, il alla seller la jument et partit vers Kemperbad.

*************

La suite, bientôt.
Deter
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Message  Aeloth/Kazalin Jeu 8 Jan - 2:23

(Très beau texte, très bien écrit. Encore!)
Aeloth/Kazalin
Aeloth/Kazalin

Messages : 152
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Message  Durandal Jeu 8 Jan - 2:23

Une histoire très bien réalisée, je m'abonne cat !
Durandal
Durandal

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Message  Loreley Jeu 8 Jan - 2:44

texte très bien écrit ; bravo! (mais bon sang que c'est triste...)
Heureusement les temps ont changé, avec les indemnisations touchées suite aux procès que tu aurais eu raison de faire, tu serais équipé d'un marteau en or et plein de payhos rempliraient tes bourses!

Loreley

Messages : 39
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Message  Llanaeth Jeu 8 Jan - 6:02

Ça me rappelle une histoire ... mais j'arrive pas à remettre le doigt dessus scratch

Ça me reviendra bien assez tôt. En tout cas, belle histoire, triste, mais belle Smile
Llanaeth
Llanaeth

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